FC Stade Nyonnais – Neuchâtel Xamax : 3-5 (0-0) TAB
Prendre du plaisir tout en jouant ce match à fond… Tout le paradoxe de ce huitième de finale que Xamax s’apprêtait à disputer ce mardi 2 décembre à Colovray, dans l’antre du FC Stade Nyonnais. Un adversaire qui ne pointe qu’à quatre longueurs des Rouge et Noir en championnat, et qui s’était même offert le luxe de ramener un point de la Maladière lors du premier tour de Challenge League. Et puisque la Coupe aime brouiller les pistes, la prudence s’imposait au moment du coup d’envoi.
Pour cette rencontre, Edin Omeragić prenait place dans les buts, protégé par une ligne défensive composée de Jonathan Fontana, Léon Bergsma, Lavdrim Hajrulahu et Romain Bayard. Au milieu, Eris Abedini et Diogo Carraco avaient pour mission de verrouiller l’axe, tandis qu’Altin Azemi et Noah Streit étaient chargés d’animer les couloirs. En pointe, Fabio Saiz et Jessé Hautier formaient le duo offensif responsable de faire vaciller la défense nyonnaise.
La première alerte était neuchâteloise. À l’orée de la surface, légèrement excentré sur la gauche, Altin Azemi décochait un missile obligeant Melvin Mastil à se détendre (6’). Sur une pelouse extrêmement grasse, les deux équipes peinaient à construire, mais Nyon, plus familier de ce terrain lourd, parvenait à répondre aux velléités xamaxiennes.
Sur coup de pied arrêté, Burak Alili trouvait la tête de Gilles Richard, étrangement seul au point de penalty. Plus de peur que de mal pour Xamax (18’). Dix minutes plus tard, Alili remettait ça, mais sa frappe, prise à l’entrée de la surface, manquait de puissance pour inquiéter Omeragić (28’). Azemi lui répondait aussitôt, cette fois avec plus de force, mais sans cadrer (31’).
Puis le match s’embrasait. Ruben Correia avalait le couloir gauche et centrait au second poteau, où Luca Jaquenoud voyait sa tête repoussée in extremis par Hajrulahu. Joris Manquant armait dans la foulée un boulet de canon, contré héroïquement par Bayard. Et Jarell Simo imitait ses coéquipiers… pour le même résultat (33’). Les Xamaxiens étaient venus pour prendre du plaisir. Ce soir-là, cela rimait aussi avec souffrir. Et ils allaient endurer jusqu’à la pause.
Au retour des vestiaires, Neuchâtel revenait avec de meilleures intentions. Jessé Hautier héritait d’un ballon intéressant dans la surface et frappait instantanément, mais Marvin Mastil captait proprement (48’). Les Rouge et Noir ne subissaient plus. Mieux : les hommes d’Anthony Braizat dictaient désormais le tempo et imposaient leur densité dans les duels.
L’entrée de Malik Deme après l’heure de jeu apportait fraîcheur et explosivité. Alternant entre couloir droit et gauche, le feu follet xamaxien trouvait finalement l’inspiration dans l’axe, en combinant parfaitement avec Noah Streit. Le premier tir du #77 était repoussé par Mastil, mais Deme avait bien suivi et poussait le ballon au fond (0-1, 83’).
Le plus dur semblait fait… du moins le croyait-on. Devant sa surface, Omeragić remettait un ballon en jeu. Son dégagement retombait plein axe sur Leorat Bega, qui tentait sa chance sans réfléchir. Le lob était parfait, et le portier neuchâtelois ne pouvait que constater les dégâts (1-1, 88’). Cruel pour les visiteurs, qui restaient toutefois mobilisés à l’approche des prolongations.
Trente minutes supplémentaires — et peut-être même une séance de tirs au but — allaient être nécessaires pour départager les deux équipes. Portés par leur public, les Nyonnais entamaient les prolongations avec ambition. Bega initiait une transition fulgurante et, en quelques secondes, se retrouvait dans la surface xamaxienne. Sa reprise, puissante, était repoussée par un Omeragić parfaitement vigilant (92’).
Shkelqim Demhasaj et Mickaël Facchinetti faisaient alors leur entrée afin d’apporter fraîcheur et expérience aux visiteurs. Mais cette première période de prolongation ne livrait finalement rien de décisif.
Dans l’ultime acte, la fatigue gagnait clairement les organismes. C’est à ce moment-là que Leorat Bega, pourtant entré tardivement, décidait de porter les siens à bout de bras. L’attaquant récupérait un ballon précieux avant de servir idéalement Rayan Stoll sur la droite de la surface. La lourde frappe du n°90 faisait trembler tout le stade… mais venait s’écraser sur le poteau (111’).
En face, Xamax procédait en contre, sans jamais prendre le moindre risque, visiblement prêt à laisser le destin de cette rencontre se jouer lors de la séance des tirs au but.
La décision se ferait donc aux tirs au but. Salim Ben Seghir s’élançait en premier : le milieu prenait ses responsabilités, posait le ballon et le plaçait proprement dans la lucarne de Mastil. Diomandé lui emboîtait le pas… mais trouvait le gant ferme d’Omeragić ! (0-1).
Léon Bergsma se présentait ensuite. Le défenseur pensait surprendre Mastil au contre-pied, mais le portier nyonnais sortait l’arrêt du bout du pied. Manuel Polster ramenait alors les deux équipes à égalité (1-1).
Romain Bayard, troisième tireur neuchâtelois, exécutait un contre-pied parfait. Simo répondait en choisissant le même angle (2-2). Puis vint le tour de Malik Deme : l’ailier ne tremblait pas et fusillait Mastil.
Sarr s’avançait à son tour face à Omeragić… et envoyait sa tentative à côté ! (2-3). Il ne restait plus qu’à conclure. Shkelqim Demhasaj, chargé d’envoyer les siens en quarts de finale, ne se faisait pas prier et transformait avec assurance (2-4).
Xamax se qualifiait, au terme d’un combat éprouvant, mais avec une immense fierté.
