Terry Wilsher : « Les Clubs de soutien sont importants pour le développement du club »
Personnalité plus que connue de Xamax et du football neuchâtelois, Terry Wilsher (en 2018 avec sa fille sur la photo) revient longuement sur sa fonction de responsable des Clubs de soutien mais aussi des actions sociales.
Peux-tu revenir sur tes différentes casquettes au sein du club ?
J’ai plusieurs fonctions au sein du club. Je suis membre du comité depuis 2012. Au départ, je me suis occupé de la sécurité car c’était mon domaine de prédilection puisque j’ai bossé pendant près de 40 ans pour Xamax. J’ai fait plus de 600 matchs au niveau de l’organisation sécurité : billetterie, entrées, rapports de police. J’ai travaillé pour la Swiss Football League, aussi au niveau de la sécurité, et pour l’ASF. Après j’ai pris en charge la relation des clubs de soutien. Je suis d’ailleurs à la tête de l’un d’eux : le Club 1951. On a créé une association 1951 il y a trois et j’ai été élu président. Je gère le renouvellement de nos membres, les manifestations et les évènements. Pour finir, j’ai pris également la responsabilité des actions sociales donc mise en place des journées nationales, invitations d’associations ou de fondations neuchâteloises au match, possibilité de récoltes de fond dans le but de leur donner de la visibilité.
Je suis toujours membre du club de vétérans de Xamax. J’ai un parcours de longue date au sein du club mais aussi dans le football neuchâtelois et suisse.
Combien y a-t-il de clubs de soutiens ? En quoi consiste le rôle de responsable des Clubs de soutien ?
On a trois clubs : le Club des Amis, l’historique Club des 200 et le 1951 qui a été créé à l’époque du FC Serrières, 1951 étant son année de fondation. D’ailleurs je suis derrière sa création car j’étais aussi membre du comité du FC Serrières à l’époque. Le but de gérer les clubs de soutien neuchâtelois, c’est de créer un peu des synergies, avoir des conférences ensemble, échanger pour que chacun ne reste pas entre guillemets dans son coin.
Comment fonctionnent les clubs de soutien ?
Le Club des Amis, c’est un club avec des cotisations un peu plus élevées. C’est vraiment un business club, qui est géré par monsieur Livio Proserpi. Ensuite il y a le Club des 200 qui a plus de 50 ans. Il a été créé à l’époque de Gilbert Facchinetti avec des personnalités neuchâteloises. Ils ont une cotisation de 1.800 CHF et ont pour président monsieur Magne. Avec le 1951, on est un peu plus cher au niveau des cotisations. J’ai une septantaine de membres. C’est plutôt une solution pour les entreprises, qui ne veulent pas mettre une cotisation trop élevée tout en ayant la possibilité de faire du réseautage au niveau de Xamax.
Chaque club a donc un peu sa particularité ?
Oui c’est exact. Le Club des 200 reste un club emblématique où se retrouvent plutôt les privés avec quelques entreprises. Il y a des gens qui sont là depuis de nombreuses années. Ce sont vraiment des privés et des fidèles supporters. Avec le 1951, on est un peu plus dynamique dans le rapport avec les entreprises et dans les manifestations. On essaye de promouvoir le réseautage.
Quel rôle jouent-ils dans le développement de Xamax ?
D’abord, c’est de promouvoir une image du club, de créer un engouement et d’apporter un soutien financier. C’est quand même une manne financière qui est intéressante pour le club. C’est très important qu’on essaye de garder un quota de nouveaux membres. Forcément avec le COVID et la situation économique, beaucoup de membres ont malheureusement quitté les Clubs de soutien pour des raisons financières. Pour les entreprises, les restaurateurs, ce n’est pas facile. Personnellement avec le 1951, j’ai un assez bon succès avec une douzaine de nouveaux membres cette saison donc c’est très positif. On est plutôt sur une dynamique assez favorable. Après, j’ai mon réseau qui est très grand à Neuchâtel et qui me permet de recruter de nouveaux membres.
Donc oui c’est très important pour le club avec des entreprises du canton qui sont derrière le club. Ce n’est pas rien au niveau de l’apport financier.
Justement, est-ce qu’ils jouent également un rôle dans le développement du tissu économique du canton ?
A l’époque, le Club des Amis était géré par Gilbert Facchinetti donc on disait que si vous vouliez bosser dans le canton, il fallait en faire partie. C’est clair que sur le Club des Amis repris par Monsieur Prosepi, ils ont aussi un échange économique avec des prestataires de travail qui est assez intéressant et assez fort. Cela permet aussi de solliciter de l’aide avec des échanges au niveau supérieur parce que ce sont des grandes entreprises en principe. Au niveau des 200, il n’y en a pas tellement. Au 1951, on essaye de créer des échanges entre partenaires au sein du club avec des visites d’entreprises pour les faire connaître. Mais c’est moins important et moins focalisé chez nous, je dirai.
Est-ce que vous pouvez nous parler aussi de votre responsabilité sur les actions sociales ?
L’idée, c’est que le football a un pouvoir de véhiculer une image. On sait que c’est le sport le plus populaire médiatiquement. L’engagement sociétal des clubs de football est très important. C’est quelque chose qu’on essaye d’inculquer à nos joueurs aussi car ils ont une responsabilité d’image. Ils doivent montrer un engagement et avoir cette ouverture d’esprit sociale.
En Suisse, on a quelques années de retard si on regarde ce qui fait dans d’autres pays, notamment en Angleterre avec des clubs qui ont vraiment des structures professionnelles de soutien locales avec des comités. On essaye de faire ce qu’on peut avec nos moyens. Ça fait sept-huit ans que je suis dans le sport handicap via des fondations et des institutions pour lesquelles je travaille. J’ai énormément d’expérience.
Il faut absolument que les clubs de football en Suisse soient prêts à accueillir des personnes en situation de handicap et ouvrent leurs portes. Potentiellement, c’est intéressant. Il y en a énormément. C’est pour montrer au public qu’on est là.
Avez-vous des exemples d’actions ?
On a plusieurs pistes. Actuellement, la Fondation Perce-Neige a des invitations pour les matchs grâce à moi. Typiquement, j’ai eu une sollicitation d’une association sportive vaudoise pour personnes en situation de handicap : AS Fair Play qui est venue à un de nos derniers matches avec 36 personnes. Je me suis occupé des kids pour en intégrer et ils font partie des actions kids ce qui est très intéressant. C’est toujours assez fort symboliquement de voir des enfants en situation de handicap lourd et en chaise roulante qui rentrent avec les joueurs. Et les joueurs jouent le jeu.
Une autre action est de participer aux entraînements comme on l’a fait il y a quelques semaines en arrière. Une douzaine de bénéficiaires de la fondation Perce-Neige sont venus voir l’entraînement et à la fin il y a eu un échange très sympathique avec les joueurs. On a expliqué aux joueurs ce qui se passait, qui était ces gens et ce qu’on attendait d’eux. Ça a fini avec des échanges de tirs au goal, de pénaltys, de maillots et de ballons. C’était très sympa.
Il y a deux ans, j’avais organisé un repas pour l’équipe complète de Xamax et le staff au Perce-Neige. Ils sont venus à une trentaine. A la fin, on avait fait une séance de dédicaces. Cela avait été un vrai succès. Il y avait 150 bénéficiaires qui étaient là. Il n’y avait pas assez de posters. On a dû envoyer un taxi pour en chercher. C’était juste fabuleux. Moi, je le vois au Perce-Neige, il y a beaucoup de personnes qui suivent Xamax, qui ont le maillot et qui demandent le résultat. Ils sont parfois très attristés comme ces jours.
Une des dernières possibilités d’action, c’est d’avoir des invités au stade comme on l’a fait avec les sinistrés des inondations au Val-de-Ruz. Ça donne un peu de peps aux parents et aux enfants. Au niveau de la Swiss Football League, on a mis aussi en place une task force pour essayer d’avoir une journée nationale en faveur du handicap ou avec une autre thématique comme on l’a fait avec le don du sang.